La pension moyenne d’un retraité français était, en 2015, de 1 376 € brut, soit 1 283 € net, d’après une enquête publiée en mai 2017 par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Cette enquête montre également qu’un peu plus d’un quart des retraités nés en 1946 touchent moins de 800 € de pension et 44% d’entre eux moins de 1 200 €. Certes, la Drees ne prend en compte que les pensions directes et exclut les pensions de réversion – versées à la mort du conjoint – ainsi que les éventuels revenus complémentaires comme les loyers, les placements, les aides sociales, les salaires pour ceux exerçant une activité à temps partiel, etc. Ainsi, l’Insee estime au contraire que le niveau de vie mensuel moyen d’un retraité, tous revenus confondus, est de 2 049 € contre 2 062 € pour un actif et 1 946 € pour l’ensemble des Français. Mais selon la profession exercée et le nombre d’années cotisées, l’on constate de grandes différences : 2 280 € brut moyen en 2015 pour les fonctionnaires civils d’État, 2 120 € pour les affiliés aux régimes spéciaux (SNCF, marins, employés de la Banque de France, etc.), 1 920 € pour les professions libérales, 1 220 € pour les salariés du régime général et jusqu’à 710 € pour les artisans, 600 € pour les agriculteurs et 500 € pour les commerçants. Bien sûr, il ne s’agit ici que de moyennes, certains ayant exercé ces professions touchant parfois beaucoup moins que leurs anciens collègues et d’autres beaucoup plus. Quoi qu’il en soit, seuls 3,3% des retraités sont considérés comme pauvres, c’est-à-dire gagnant moins de 50% du revenu médian, soit, au final, moins de 840 € par mois. En tout, les retraités représentent 10% des pauvres en France contre 50% pour les moins de 30 ans puisque l’Observatoire des inégalités a récemment calculé que la moitié des pauvres avaient moins de 30 ans en France. Pour sa part, l’Insee considère que les retraités font partie de la catégorie la moins touchée par la pauvreté puisque 7,6% d’entre eux (un peu plus de 1 million de personnes) vivent avec moins de 1 008 € par mois (qui est le seuil de pauvreté retenu par l’Insee), contre 14,1% pour le reste de la population. Cependant et par rapport aux décennies précédentes, la pauvreté a aujourd’hui tendance à baisser chez les personnes âgées, grâce au minimum vieillesse ou encore à l’entrée en masse des femmes sur le marché du travail, qui ont pu cotiser pour une retraite. Signe de cette amélioration : le nombre de bénéficiaires de l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) n’a cessé de diminuer depuis 50 ans. Mais tous ces chiffres cachent aussi des réalités plus difficiles qu’ont ne le croit pour les intéressés car tout d’abord, 20% des personnes qui auraient droit à l’Aspa ne la demandent pas, par méconnaissance ! Et « on oublie trop souvent de dire qu’un jeune peut toujours espérer un avenir meilleur en étudiant et en travaillant. Alors que la situation des retraités âgés a peu de chance de s’améliorer, tempère le sociologue Serge Guérin, coauteur de La guerre des générations aura-t-elle lieu ? (Calmann-Lévy, 2017). Personnellement, je trouve normal que des gens qui ont travaillé et cotisé pendant quarante ans aient un meilleur revenu que les jeunes. »
Autre fait notable : les retraités d’aujourd’hui font partie de la « génération pivot », c’est-à-dire qu’ils dépensent beaucoup pour leurs enfants, leurs petits-enfants mais aussi désormais, du fait de l’allongement de la durée de vie, pour leurs parents. L’ampleur du phénomène, inédite en France, pèse indubitablement sur leur niveau de vie. Certains se démènent pour assister leurs parents, en devenant par exemple aidant familial, d’autres aident les petits-enfants à trouver un stage ou se portent garants lorsque ces derniers deviennent étudiants et louent un logement, les exemples sont innombrables. Ces solides liens familiaux sont revenus dans les propos de tous les retraités interrogés lors de la manifestation qui les a réunis le 28 septembre 2017 à Paris contre la hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée). « Mon fils avait besoin d’être opéré des dents en urgence. Mais il ne pouvait pas se l’offrir, en tant que jeune divorcé et papa d’une fillette. Je lui ai donné 2 000 €. Je n’allais pas le laisser édenté ! » racontait ainsi Dominique, 70 ans. « L’intergénérationnel fonctionne très bien en France », assure Serge Guérin, qui veut tordre le cou à l’idée d’une guerre des générations : « La pauvreté est d’abord une question sociale. Comme les décideurs ne sont pas capables ou n’ont pas envie de traiter cette question, ils sont tentés de lui substituer l’idée fausse d’une lutte des âges. » Et le sociologue de souligner que l’une des plus grandes aides qu’apportent les retraités aux leurs est l’écoute. « Ils rassurent énormément les membres de leur famille. Tout n’est pas qu’argent, dans l’intergénérationnel. » Tout ceci montre bien, s’il en était besoin, que les retraités sont bien, plutôt que des nantis, des piliers sur lesquels peut s’appuyer le reste de la société. En effet, cette idée insidieuse a tracé récemment sont chemin dans le débat public à cause de la décision du nouveau gouvernement de faire financer à une majorité d’entre eux, via la hausse de la CSG, une baisse du coût du travail dans le but d’aider chômeurs et jeunes à trouver un emploi. Implicitement, cette mesure véhicule l’idée qu’une bonne partie des retraités, dont beaucoup ont certes profité des années de plein-emploi, seraient privilégiés par rapport aux jeunes.
En conséquence, la CSG a augmenté de 1,7 point depuis le 1er janvier 2018 pour les retraités de moins de 65 ans touchant une pension nette égale ou supérieure à 1 289 €, le seuil étant de 1 394 € pour les plus de 65 ans, ce qui touchera 60% des retraités. En raison de la hausse de l’inflation, les pensions de retraite ont été revalorisée de 0,8% au 1er octobre 2017, la prochaine hausse éventuelle a été repoussée par le gouvernement au 1er janvier 2019 alors qu’elle était prévue en octobre 2018. L’Aspa sera augmentée en trois fois pour atteindre 100 € de plus au maximum par mois en 2020. En 2018, la hausse est de 35 €. Le gouvernement prévoit d’exonérer de la taxe d’habitation 80% des foyers d’ici à 2022 (19% le sont déjà aujourd’hui) mais les modalités sont encore floues.
En définitive, qu’il s’agisse de vous faire assister dans la liquidation de vos droits à la retraite, de faire vérifier la régularité de la liquidation de vos droits à la retraite s’ils ont déjà été liquidés ou de faire le point sur les prestations auxquelles vous pouvez avoir droit, n’hésitez pas à faire appel à APi n’Co !